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Cancer du côlon & activités physiques

  • 2P2B
  • 6 févr. 2024
  • 4 min de lecture

Le cancer du côlon est celui pour que lequel existe le plus grand nombre d’évidences sur l’effet bénéfique de l’AP (activité physique). 43 études ont démontré une diminution du risque chez les sujets ayant l’AP la plus intense avec une réduction moyenne de 40 à 50 %


QUELQUES DONNÉES 


Le corps scientifique  considère que le bénéfice sur l’effet de l’AP en prévention du cancer du côlon est  « convaincant ». 

Sur les 51études portant sur le cancer du côlon et le cancer colorectal, 43 ont démontré une diminution du risque chez les sujets ayant l’AP la plus intense avec une « réduction moyenne de 40 à 50 % ». 

Sur les 29 études ayant recherché un effet dose/réponse, 25 ont démontré qu’une augmentation du niveau d’AP était associée à une diminution du risque. 

Cet effet protecteur de l’AP pour le cancer du côlon n’est en revanche pas retrouvé pour le cancer du rectum. 

L’effet protecteur de l’AP est indépendant de la nutrition. Les facteurs de risque nutritionnels du cancer côlon (régime riche en graisses saturées et en sucres raffinés, consommation faible de légumes et de fibres) n'impactent pas l'association ou le lien AP-Prévention ( on peut faire du sport et avoir l'alimentation que l'on souhaite )

À l’inverse, l’AP a une influence positive sur l’importance relative des autres facteurs de risque, en particulier sur le régime alimentaire et sur le poids.



ÉTUDE 1 => 523 femmes diagnostiquées avec un cancer du côlon (stade 1,2 ou 3) ont été  suivies pendant 9,6 ans en moyenne afin de mesurer les effets de l'AP

La mortalité à 5 ans est diminuée de 61 % dans le groupe de femmes ayant une AP correspondant à 18MET par heure par semaine par rapport à celui ayant une AP inférieure à 3 MET par heure par semaine. La notion de MET sera détaillée un peu plus bas.

Cet effet est indépendant de l’IMC, du stade du cancer et de la localisation du cancer. Cet effet dépend de l’AP après le cancer.

Le niveau d’AP avant la découverte du cancer n’ayant pas d’effet sur la survie. 

Ainsi les femmes qui ont augmenté leur AP après le diagnostic de cancer, par rapport aux femmes qui n’ont pas modifié leur AP, ont une diminution de la mortalité toute cause confondue de 57 % et de la mortalité par cancer de 61 %.


ÉTUDE 2 => La dernière étude a porté sur un échantillon plus homogène de 832 patients (hommes et femmes) présentant un cancer du côlon stade III qui tous ont été traités par chimiothérapie et chirurgie.

Lors du suivi (2,8ans en moyenne), les sujets qui ont une AP régulière post-chimiothérapie ont un taux de récidive du cancer ou de mortalité toute cause confondue significativement diminuée de 47 % par rapport à ceux qui sont sédentaires.


QUELLES ACTIVITÉS ?


Avant tout il faut expliquer la notion de MET ( metabolic equivalent of task). L'intensité d'un effort est mesurée en calculant le rapport de la dépense énergétique pour une activité X sur la dépense énergétique de repos. La valeur de 1 MET représente la dépense énergétique de repos…

La définition de l’intensité de l’exercice aérobie est très variable.

Concernant l’adulte en bonne santé, l’intensité peut être définie en valeurs absolues de MET. 

Cependant, post-cancer, la condition physique peut être très basse et une intensité de 3 MET trop élevée...cette intensité 3MET correspond à : conduire, promener son chien etc...donc une intensité basse...

Une activité de 3MET pour quelqu'un en bonne santé peut représenter une activité à 8-9MET pour une personne post cancer. 

C'est pour cela que la notion de MET est insuffisante. 

Une échelle de perception de la difficulté doit être utilisée et les exercices recommandés se situer entre 5 et 6 pour les exercices modérés et 7 et 8 pour les exercices intenses. 

La revue de la littérature montre que cet effet bénéfique de l’AP sur la survie est obtenue, quel que soit le type d’entraînement: endurance, résistance ou mixte. 

L’intensité à partir de laquelle des effets sur la survie sont observés est de 8 à 9 MET par heure par semaine, ce qui correspond à 30 minutes de marche à bon pas quatre à cinq fois par semaine et cela quel que soit le niveau d’AP avant le diagnostic. 

Cependant, c’est l’AP démarrée après le traitement qui compte et cela quelle que soit l’intervalle depuis le diagnostic de cancer.


Les recommandations d’AP pendant et après le traitement du cancer sont semblables à celles adressées à la population générale .

=>En prévention primaire générale, les recommandations pour les adultes à la « pratique d’une AP d’intensité modérée » (comme la marche à un pas soutenu) au moins 30 minutes par jour, cinq jours par semaine ou à « la pratique d’une AP d’intensité plus élevée » au moins 20 minutes à chaque fois trois jours par semaine. Une combinaison d’activités d’intensité modérée et élevée peut également être utilisée pour atteindre le niveau recommandé. 

La pratique «d’exercices de résistance» (musculation/renforcement musculaire) deux fois par semaine deux jours non consécutifs est également encouragée. 

=> En prévention de la récidive, les recommandations sont plus difficiles à établir en raison de la différence de condition physique et de perception de la notion de MET. C'est ce qui est expliqué au dessus. 


QUELS MÉCANISMES ?

Dans le cas du cancer du côlon, l'AP provoque des variations des concentrations de certaines hormones ( ex: insuline, igf hormones sexuelles) qui pourraient modifier la balance entre prolifération cellulaire et mort cellulaire programmée. Je vous ne le détaille pas.

En plus des effets généraux de l’AP, un autre mécanisme à effet local a été proposé pour expliquer les effets protecteurs de l’AP régulière sur la survenue de ce cancer : l’augmentation de la motilité intestinale. 

En effet, l’AP induit une réduction du temps de transit gastro-intestinal et donc une diminution de l’opportunité pour les cancérigènes d’être en contact avec la muqueuse colique et le contenu fécal.D’autres mécanismes biologiques ont été proposés (diminution du stress oxydatif, effets sur l’immunité). Les effets bénéfiques de l’AP sont dépendants de mécanismes multiples intriqués entre eux.


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